Nathalia, Liban
« Jour après jour, temps d’équipe après temps d’équipe, des sujets s’ouvraient, des questions étaient posées, et nous engagions des débats élégants et réfléchis — non pas dans le but de changer l’opinion de qui que ce soit, mais pour partager nos pensées.
Nous avons été invités à une fête lors de notre dernière nuit en Italie, et nous nous sommes retrouvés à danser et à nous tenir la main. Nous voulions simplement être dans la joie, danser, nous aimer les uns les autres, jouer, nous exprimer, être nous-mêmes. Nous sommes devenus amis.
Puis nous sommes montés sur le bateau, et le voyage a commencé dans des conditions difficiles.
Tout le monde souffrait ; chacun essayait de réprimer la sensation de mal de mer. Tout le monde avait besoin de quelqu’un pour l’aider. Très peu de personnes ne se sentaient pas mal ou parvenaient à supporter la mer agitée. Dieu merci, j’étais de celles qui pouvaient tenir le coup. Je me suis instinctivement retrouvé à être présent pour ceux qui avaient besoin d’aide, faisant tout mon possible pour les soulager : préparer des boissons chaudes, prêter mes vêtements, trouver des médicaments, et même lutter pour descendre dans les cabines — tandis que le yacht tanguait de gauche à droite — afin d’aller chercher des affaires pour mes amis, pour ma famille. Soudain, sans même m’en rendre compte, je me suis senti plus proche de personnes qui m’avaient pourtant semblé très lointaines le premier jour.
Les tâches nous ont rapprochés : nettoyer, préparer les repas, naviguer sur le bateau. Chaque chose nous unissait un peu plus, jour après jour. Nous avons commencé à nous confier sur des sujets profonds et sensibles et à nous écouter véritablement les uns les autres.
J’ai appris que rien dans ce monde — aucun sujet, aucun principe, aucune culture — ne vaut la peine de perdre un ami pour avoir raison.
Cette expérience ne m’a pas seulement ouvert les yeux sur l’idée de fraternité entre nous et sur le fait que, sous certains aspects, nous nous ressemblons tous. Elle m’a amené à réfléchir à quelque chose de plus profond encore : à la manière dont une personne peut rejeter quelqu’un lors d’une première rencontre, puis, en apprenant à mieux le connaître, découvrir de belles qualités et en venir à l’aimer. Si l’on donne une chance à ceux qui nous entourent et que l’on ne ferme pas la porte après la première rencontre, on découvrira des richesses profondes chez l’autre et l’on finira par l’aimer. »
Nathalia
Publié le 18 décembre 2025 dans témoigange s7