« nous demanderons pardon à cette mer qui est la nôtre »

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Discours d’accueil de Mgr. Vartan Kirakos Kazanjian à la cathédrale arménienne, samedi 5 juillet dernier. 

 

Apprendre de la mer,

un appel à la purification et à la fraternité.

 

« Votre Eminence,

vos Excellences,

chers évêques et prêtres,

frères et sœurs bien-aimés,

et les jeunes membres de l’équipe Med25,

j’ai le grand honneur de vous accueillir dans cette cathédrale catholique arménienne d’Istanbul, un lieu sacré construit au milieu du XIXe siècle. La communauté arménienne est l’une des communautés chrétiennes de la République moderne de Turquie, profondément enracinée dans l’histoire et la culture de ce pays.

J’ai également la joie de célébrer aujourd’hui avec le chef de la communauté syriaque catholique, Monseigneur Orhan Canli, et de la communauté chaldéenne, Monseigneur Sabri Anar, ainsi qu’avec Son Excellence Monseigneur Martin Kmetec, archevêque d’Izmir et président de la Conférence épiscopale de Türkiye, qui représente la communauté latine. Nous nous souvenons également du Vicaire apostolique latin d’Istanbul, Monseigneur Massimiliano, qui n’a pas pu être parmi nous aujourd’hui.

Ce rassemblement témoigne de notre réalité multiculturelle au sein de l’Église catholique. En outre, nous sommes rejoints par les familles orthodoxes, la communauté apostolique arménienne et de nombreuses petites communautés protestantes. Ces communautés chrétiennes, bien que minoritaires dans ce beau pays, enrichissent son tissu spirituel et culturel.

Le véritable œcuménisme se vit lorsque nous affrontons et surmontons ensemble nos défis quotidiens. Il en va de même pour la coexistence entre les différentes religions. Nous sommes des hommes et des femmes de villes, vivant ensemble dans des espaces partagés et des destins communs. Aujourd’hui, nous sommes réunis pour célébrer l’étape d’Istanbul d’un voyage long et significatif qui a commencé le 1er mars et se terminera en octobre 2025. Près de 200 jeunes, âgés de 20 à 35 ans, de diverses nationalités, cultures et religions, répartis en huit groupes, se relaieront à bord du Bel-Espoir, une goélette à trois mâts. Ce navire est le symbole de notre volonté et de notre espoir.

Ce navire nous aidera à construire de nouveaux ponts, à créer de nouveaux liens et à favoriser un avenir plus solidaire et plus communicatif. Si vous me le permettez, ma première réflexion sera d’apprendre quelque chose de très important de la mer.

Il est vrai que la mer se nettoie elle-même. Personne n’entreprend de nettoyer la mer parce que c’est au-delà de nos forces humaines. Pourtant, nous sommes appelés à purifier cette mer Méditerranée qui est la nôtre – une mer qui continue de coûter tragiquement la vie à des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants sur ses rives, victimes de la haine et de la division.

Ma méditation simple aujourd’hui est la suivante : apprendre de la mer à nous nettoyer et à nous purifier. Grandir dans l’amour d’une mer qui se renouvelle. Parce que personne ne peut nettoyer la mer seul, nous devons apprendre à nous purifier. Grandir dans l’amour d’une mer qui se renouvelle. Parce que personne ne peut nettoyer la mer seul, nous devons apprendre à purifier nos propres cultures des armes et de la haine.

Peut-être qu’au terme de notre voyage avec le Nadi, nous demanderons pardon à cette mer qui est la nôtre. Nous aussi, nous sommes appelés, d’abord et avant tout, à purifier cette mer Méditerranée. Ensuite, à purifier ses côtes pour que nous puissions vivre dans une véritable fraternité méditerranéenne.

Chers amis, ce navire ne fait pas que traverser les eaux, il construit aussi des ponts dans nos cœurs, nos cultures et nos communautés. Naviguons ensemble vers un avenir défini par la paix, la compréhension et l’amour.

Je vous remercie »

Publié le 08 juillet 2025